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Contrôle, par DIXIT
Texte produit à l'occasion de l'exposition 'Défense de nettoyer en marche',
Ronchamp , 2011




Elément omniprésent et indispensable de notre vie quotidienne, l’électricité est devenue un outil banal, mais c’est dans son absence ou son dysfonctionnement que l’on se rend compte de son influence sur nos vies et nos moeurs, et également de sa fragilité et potentielle dangerosité.

C’est à partir de cette matière, à la fois sensible et menaçante, complexe et domptable, captivante et influente qu’Emilien Adage construit sa réflexion plastique. L’artiste devient un chercheur et expérimente, détourne, teste, court-circuite et pousse jusqu’aux limites du possible et de l’invraisemblance l’électricité, ses performances ou ses instruments.
Ceux-ci deviennent matériaux artistiques sous les doigts du « savant fou » : formels par ce qu’ils sont, et informels par ce qu’ils font ou suggèrent.

Dans ce cabinet de curiosités moderne sont présentées les créations de l’artiste, comme au temps de la Renaissance où les collectionneurs exposaient d’étranges objets et spécimens en tous genres. Installées dans l’ancienne salle de contrôle de la filature, ces machines font figures de prototypes dont l’échec est par avance annoncé. Les assemblages de câbles, prises et autres ampoules et tubes de néon, de même que les dessins presque schématiques comme tirés de manuels de bonne (ou mauvaise) utilisation de machines interpellent et dérangent, même pour qui n’est pas électricien. Etranges, étonnantes, parfois drôles et pourtant crédibles, les inventions à la limite de Dada d’Emilien Adage sont issues et s’inscrivent dans des logiques qui nous sont à la fois familières et étrangères. Elles nous renvoient à notre quotidien, à la science et à l’objet industriel sans jamais prendre partie ou être au service de ceux-ci.